Monday, July 3, 2017

Théodore MARTIN sscc


Un des derniers témoins

One of the Last Witnesses

Uno de los últimos testigos




Camille SAPU sscc
Archiviste Général



Nous parlons, dans ces quelques lignes, d’un confrère pour le fait qu’il soit un des témoins de derniers moments de la vie de notre Fondateur avant son voyage vers la « maison de Dieu ». Nous sommes tombés dans un des écrits d’un genre très rare. Il a eu le temps de rassembler les lettres de différentes révues ramassées par-ci par-là, à travers les journaux de l’époque, pour constituer son message à la Congrégation.

Ce confrère est né comme Fridolin Martin. Il a fait sa profession le 15 août 1830 entre les mains d’Hilarion Lucas, comme Délégué du Supérieur Général, le Père Marie-Joseph Coudrin. Après sa profession, il a pris le nom de Théodore. Théodore Martin, infirmier de profession, a eu l’opportunité de soigner et d’accompagner bien des confrères malades, entre ceux-ci, notre cher fondateur.

En lisant un mot sur sa mort (les Annales 1879, pp. 117 – 121), on dit qu’il est un frère dévoué, ayant une charité douce et constante, avec une piété et une humilité remarquable. Il avait toujours de paroles affectueuses envers tout le monde et bien plus envers les malades. En dernier lieu, il est dit de lui qu’il avait une profonde vénération envers nos Fondateurs. Ce mélange de bonté, de patience et d’humilité ont fait qu’il soit appelé par la Communauté « mon neveu ».

Nous faisons un peu de commentaire sur son témoignage à la fin de la vie de notre fondateur. Témoignage recueilli dans un « carnet » qui nous montre combien l’auteur a eu de la patience pour l’écrire. Comme vous le voyez sur la photo accompagnant cet article.



Il commence par nous dire ce qu’il a vécu du Fondateur dans ses derniers moments : « … durant tout le cour (utilisé par l’auteur) de sa dernière maladie on ne lui entendit pas proférer une seule plainte. Pas le plus léger murmure, après un douloureux agoni, qui dura sept heures le calme revint. Il s’est évanoui peu après comme les rayons du soleil, qui éclairent encore quand arrive la dernière heure du jour, mais ils laissent après les regrets et les souvenirs ineffaçables dû aux âmes de ses enfants qui l’entouraient et qui l’aimaient tendrement ». Ce passage nous montre combien notre cher Fondateur est en allé auprès du Père en toute sérénité. Cette dernière attitude est accompagnée par la dimension spirituelle reconnue, de notre fondateur, par notre frère Théodore.

Il nous rappelle que pendant tout le temps de son dernier moment, notre fondateur ne cessait de faire ou de répéter une prière. La prière était tellement constante que Théodore nous la répète textuellement car il l’avait apprise par cœur. Cette prière disait « Mon Dieu je vous adore, pénétré de votre Divine majesté Jésus, je suis votre fils que vous avez racheté par votre précieux corps et votre précieux sang. Je tremble dans ma misère. Vous êtes le Créateur du ciel et de la terre. Vous êtes ma fin. Je vous adore avec les anges et les Saints et je publierai toute ma vie vos louanges ». Le Fondateur a laissé, par notre frère, un bon témoignage de foi.

Théodore nous montre encore qu’il était vraiment un témoin de la dernière heure en nous donnant un discours, plutôt rare, sur l’avenir de la Congrégation. Discours prononcé par le Fondateur lui-même. D’après le commentaire d’Ildelfonse Alazard sscc, ce discours fut une sorte de prédiction ou mieux de tout ce qui adviendrait après sa mort. Le fondateur dira « ils innoveront. Ils feront des distractions, les affaires de la Congrégation seront embrouillées. Il y aura des brouilleries entre eux …, ils souffriront, ils ne seront pas heureux ces pauvres enfants ».  

Juste un jour avant l’élection du T.R. Père Euthyme Rouchouze, (rappelons que Rouchouze fut élu le 19 décembre 1853), Théodore Martin quitta la Congrégation et s’est rallié au groupe schismatique. Sauf qu’il n’y est pas passé beaucoup de temps. Le 4 mai 1856, il est rentré encore une fois à Picpus. Il meurt comme Picpus le 18 décembre 1878.


Le frère Théodore Martin nous laisse un témoignage, qui pour Idelfonse Alazard, d’une grande valeur historique. C’est suite à cette valeur historique que nous avons voulu parler de lui aujourd’hui. Que sa patience, sa charité et sa disponibilité pour le bien de frères, surtout malades, nous stimule à aimer notre Congrégation en cette année jubilaire.



One of the Last Witnesses: Theodore Martin
  

We speak in these few lines of a confrere, one of the witnesses of the final moments of the life of our Founder before his voyage to the house of God. We have come across a rare gem of a writing at a time of gathering letters from here and there in the journals of the time, to put across his message to the Congregation. 

The confrere was born Fridolin Martin.  He made profession on August 15 1830 into the hands of Hilarion Lucas, delegate of the Superior General, Father Marie-Joseph Coudrin. He took the religious name Theodore. He was a nurse by profession and took care of the brothers in Picpus when they were sick. (1) One among them was our cherished Founder, Fr. Coudrin.

 In a note about the death of Brother Theodore, (Annales 1879, pp.117-121), one learns that he was devoted, consistently charitable, pious and notably humble. He always had the right word for everyone and especially the sick. He had a profound veneration for our Founders. Because of this mixture of goodness, patience, humility, everyone wanted to be his uncle and call him “nephew.”  

We give a short commentary on his testimony of the end of the life of our Founder. His testimony is put together in a notebook which shows us the patience that Brother Theodore had to compose it. You can see it in the photo which comes with this article.

He begins by saying that he was with the Founder in his final moments: “…during the course of his final illness, one did not hear a single complaint. Not the slightest murmur, after a painful agony, lasting seven hours, the calm returned. He was going down like the rays of the sun, which still glow even as the final hour of the day wanes, but they leave regrets and indelible memories on the souls of his children who surround him and love him tenderly.” This passage shows us how our dear Founder went before the Father in all serenity.

This attitude is in line with the spirituality of our Founder underscored by Brother Theodore. It reminds us that during the time of his final passing our Founder did not cease to repeat one prayer, a prayer so constant that Brother Theodore can repeat it word for word by heart.  “My God, I adore you, filled with the divine majesty, Jesus. I am your son, You have redeemed me by your precious body and your precious blood. In my own nothingness, I tremble. You are the Creator of heaven and earth. You are the purpose of my life. I adore you with the angels and the saints and all my life I will make known your praises. » Through our confrere, the Founder left a great testimony of faith.

Theodore shows us further that he is truly the witness of the final hour in giving us a discourse, rather unusual, pronounced by the Founder himself on the future of the Congregation. According to the commentary of Ildefonse Alazard sscc, this discourse was a sort of prediction of what would happened after his death. The Founder said: “they will innovate, make distractions, the business of the Congregation will be turned upside down. There will be disputes among them…, they will suffer, they will not be happy, these poor children.”

Just a day before the election of Fr. Euthyme Rouchouze (elected as Superior General on December 19, 1853), Theodore Martin left the Congregation and aligned himself with the schismatic group. His stay away didn’t last long. On May 4 1856 he re-entered Picpus. He died as a Picpus, December 18 1878.  

Brother Theodore Martin left us a testimony which Ildefonse Alazard claims is of great value. It is in reference to this value that we wanted to speak of him today. Would that his patience, his charity and his availability for the good of the brothers, especially the sick stimulate us to love our Congregation in this Jubilee Year.

(1) Martin was infirmarian in the time of the schism when Picpus was invaded by the National Guard, April-May, 1871).



Uno de los últimos testigos
Por Camille SAPU sscc, archivero general.

En estas pocas líneas hablaremos de un hermano que fue testigo de los últimos momentos de la vida de nuestro fundador, antes de su viaje a la "casa de Dios". Nos hemos encontrado con un escrito de un género un tanto extraño. El hermano se dio tiempo para recoger letras de por aquí y de por allá, tomándolas de los periódicos de la época, para componer su mensaje a la Congregación.

Este hermano se llamó al nacer Fridolin Martin. Hizo su profesión el 15 de agosto de 1830, en las manos del padre Hilarion Lucas, como Delegado del Superior General, el padre Marie-Joseph Coudrin. Después de su profesión tomó el nombre de Théodore. Théodore Martin, enfermero de profesión, tuvo la oportunidad de cuidar y acompañar a muchos hermanos enfermos, entre ellos, a nuestro querido fundador.

Leyendo algo sobre su muerte (Annales 1879, pp 117 - 121), se dice que era un  hermano fiel, que tenía con una caridad pacífica y constante, piadoso y de una humildad notable. Siempre tenía palabras atentas para todo el mundo y mucho más para los pacientes. Por último, se dice de él que tenía una profunda veneración por los Fundadores. Esta mezcla de bondad, paciencia y humildad ha hecho que fuese llamado por la comunidad «sobrino».

Hacemos un pequeño comentario sobre su testimonio acerca del final de la vida de nuestro fundador. Un testimonio recogido en un «cuaderno» que muestra la paciencia que el autor tuvo para escribirlo (como se puede ver en las imágenes que acompañan este artículo).

Comienza por decirnos lo que él vivó con el fundador en sus últimos momentos: «...durante todo el curso de su última enfermedad no se le escuchó proferir ninguna queja. Ni el más mínimo murmullo. Después de una dolorosa agonía, que duró siete horas, la calma volvió. Se desmayó un poco después, como los rayos del sol, que iluminan aun cuando llega la última hora del día, pero dejan atrás los remordimientos y los recuerdos indelebles debido a las almas de sus hijos que le rodeaban y que le amaban tiernamente».  Este pasaje nos muestra con que confianza nuestro querido fundador se fue junto al Padre. Este comportamiento final es acorde con la dimensión espiritual de nuestro fundador, reconocida por el hermano Théodore.

Nos recuerda que durante sus últimos momentos, nuestro fundador no dejó de hacer, de repetir, una oración. La oración era tan constante que Théodore nos la ofrece textualmente, ya que se la aprendió de memoria. Esta oración dije así: «Mi Dios yo te adoro, penetrado de vuestra divina majestad Jesús; soy vuestro hijo al que habéis redimido por su precioso cuerpo y su preciosa sangre. Tiemblo en mi miseria. Tú eres el creador del cielo y de la tierra. Tú eres mi fin. Te adoro con los ángeles y santos y toda mi proclamaré tus alabanzas». El Fundador ha dejado, por medio de nuestro hermano, un hermoso testimonio de fe.

Théodore nos muestra además que él fue realmente un testigo de la última hora, dejándonos un discurso, más bien raro, sobre el futuro de la Congregación. Palabras del Fundador mismo. Según el comentario de Ildelfonse Alazard sscc, este discurso era una suerte de predicción, o mejor, de anuncio de que sucedería después de su muerte. El fundador dice que «… innovarán. Habrá distracciones, los asuntos de la Congregación se enredarán. Habrá enfrentamientos  entre ellos…, sufrirán, no van a ser felices estos pobres hijos».

Justo un día antes de la elección del T. R. Padre Euthyme Rouchouze, (recordemos que fue elegido el 19 de diciembre de 1853), Théodore Martin dejó la Congregación y se unió al grupo cismático. Pero no fue por mucho tiempo. El 4 de mayo de 1856, se reincorporó a Picpus. Murió como picpuciano el 18 de diciembre de 1878.

El hermano Théodore Martin nos deja un testimonio, que para Idelfonse Alazard es de gran valor histórico. Por este valor histórico hemos querido hablar hoy de él. ¡Qué su paciencia, su caridad y su disponibilidad para el bien de los hermanos, especialmente para con los enfermos, nos estimula a amar nuestra Congregación en este año jubilar!





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